Esthétique du choc
L’originalité de certaines formes artistiques est de travailler sur la brèche entre le réel et le théâtral, le représenté et l’immédiat, l’illusion et l’événement présentés sans médiation sur la scène. Or, l’une des formes particulières de l’émergence du réel sur le plateau est celle qui touche la présentation de scènes violentes ou extrêmes dont il est aisé de repérer la présence car elles font choc. Ces scènes programmées font soudain sortir l’art, et tout particulièrement le théâtre, de son cadrage théâtral pour créer sur scène l’événement, voire le spectaculaire, suscitant une performativité qui s’accompagne d’un sentiment de présence extrême identique à celui qu’il est possible d’expérimenter face à un événement réel. En quoi ces scènes qui font choc (déclinées sous de multiples formes) dans la création contemporaine sont-elles l’expression d’un mal être du théâtre dont les metteurs en scène se font l’écho ? Comment donnent-elles naissance à de nouvelles formes d’écritures scéniques ? En quoi cette tendance est-elle le reflet de la perte de l’aura de l’œuvre, comme l’affirmait W. Benjamin? Telles sont quelques unes des questions qui nous habitent lorsque nous sommes confrontés à la violence en art.
Les études de cas
Jean Baudrillard – Power Inferno
divers
Walter Benjamin – L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique
divers
Alain Blanc et Henri-Jacques Stiker (ouvrage collectif) – Le handicap en images, Les représentations de la déficience dans les œuvres d’art.
divers
Marie Josée Mondzain – L’image peut-elle tuer ?
divers
Sarah Kane – Purifiés
theatre
Ouvrage collectif sous la direction de Frédéric Astruc – Représenter l’horreur
divers
Lyès Salem – L’Oranais
film
Pier Paolo Pasolini – Salò ou Les 120 journées de Sodome
film