Lyès Salem – L’Oranais

Lyès Salem
L’Oranais
2013
Film
Algérie

Le film de Lyès Salem L’Oranais, retrace les premières années euphoriques qui suivent l’indépendance de l’Algérie en 1962 au-travers du parcours de deux amis, Djaffar et Hamid. Ceux-ci sont promis à un bel avenir jusqu’au jour où la trahison les sépare.

Comme le précise le site RFI Afrique, lors des avant-premières en Algérie, le film de Lyès Salem a été ovationné mais aussi critiqué par des associations dites « d’anciens combattants » et des religieux.

« Je ne suis pas certain que ce soit  des anciens combattants qui se manifestent,  avance Lyes Salem. Je pense que le film appuie à des endroits où cela fait mal. Et de la même manière qu’il y a des gens pour lesquels cela fait du bien, c’est une bouffée d’air frais, c’est normal aussi que de l’autre côté, il y ait des gens qui se sentent heurtes par la vision de ces hommes ».

À la différence de beaucoup d’autres films algériens, l’Oranais a obtenu un visa d’exploitation. Il doit sortir dans les cinémas algériens début décembre.

Ce film a été vu par certains organismes, tels que le ministère de la religion et quelques associations religieuses établies en Algérie, comme un long métrage qui portait atteinte à l’image de l’Algérie colonisée, à son histoire et à son peuple de religion musulmane. C’est un avis notamment tenu par l’association des Oulémas qui a revendiqué la censure de ce film qualifié de « honteux »

En outre, lors de la projection de ce film dans différentes régions du pays, des individus pénétraient dans les salles de cinéma afin de tenter d’interrompre la projection et de semer le trouble dans la salle en criant : « Ce film est une honte pour l’histoire de l’Algérie ». Rappelons que dans ce film, Lyès Salem a voulu montrer une image approfondie de la guerre d’Algérie et son après. Son but était surtout de montrer, à l’inverse des Oulémas, que la révolution n’était pas sous l’égide de l’islam, mais bien sous l’égide des intellectuels et de la diplomatie Algérienne de cette époque. À cette fin, le film contenait des scènes où les révolutionnaires étaient dans des situations jugées inadéquates : ils buvaient de l’alcool et dansaient par exemple.

Par Djamel Khaber
Université Sorbonne Nouvelle – Paris3, L3, 2017