Vincent Macaigne – Je suis un pays

Vincent Macaigne
Je suis un pays
2017
Théâtre
France

Je suis un pays est un spectacle écrit et mis en scène par Vincent Macaigne présenté au Théâtre des Amandiers en décembre 2017. Encore une fois c’est une œuvre difficilement explicable, nous pourrions dire seulement que Macaigne la définit comme une pièce d’« avant-guerre », et cela se ressent par une scénographie très fournie et hétéroclite. La grande salle des Amandiers est investie d’un immense décor imposant, plein de terre et de déchets, tout est immense et indescriptible tant les éléments sont nombreux et hétéroclites.

Pour moi, c’est un spectacle violent pour les sens notamment. Chaque élément de la mise en scène semble être agressif pour le spectateur. Ce dernier n’est pas encore entré sur scène que déjà les acteurs sont en train de hurler des textes dans le hall des Amandiers. Les spectateurs sont perdus dans une confusion générale : on nous distribue des cartons et des bouchons d’oreilles et le hall est à tel point envahi de fumée épaisse qu’il est même difficile de se frayer un chemin jusqu’à la billetterie ou l’entrée de la salle. Mais, ce n’est encore rien comparé à ce qui l’attend une fois dans la salle. Une musique agressive d’un niveau sonore dépassant toute concurrence est diffusée sur d’immenses enceintes et le spectateur ne dispose d’à peine de temps pour s’installer qu’il est déjà sollicité par les comédiens qui continuent à hurler leur texte dans la salle.  C’est donc un spectacle particulièrement agressif, tous nos sens sont attaqués, le niveau sonore à la fois de la musique et de la voix des acteurs est inimaginable pendant toute la pièce, on nous isole avec de la fumée particulièrement angoissante, des effets de violence sont permanent, que ce soit par des effets sonore ou visuel. A un moment du spectacle, la lumière projetée sur scène en devient tellement forte qu’il est impossible de regarder la scène.

Nous retrouvons tous les travers de notre scène contemporaine, comme si Vincent Macaigne avait essayé de grossir tous les stéréotypes du théâtre contemporain. On retrouve le niveau sonore dément et permanent, des comédiens qui hurlent leur texte de manière inaudible, de la fumée en masse dès que cela est possible, des acteurs nus, du sang en quantité, de l’eau en grande quantité, de la vidéo, une participation du public, un cameraman sur scène, des acteurs dans le public, un plateau chargé et sale, un budget de consommables impressionnant, un comédien en robe, des stroboscopes, des micros et même un dispositif bi-frontal pour la toute fin.

Au final, je ne sais même pas s’il y a quelque chose à comprendre de ce spectacle, bien qu’on puisse ressentir comme fil conducteur le chaos et la confusion d’un « avant-guerre ».

Par Héloïse Cholley
Université Sorbonne Nouvelle – Paris3, L3, 2017