Stanley Kubrick – Orange mécanique

Stanley Kubrick
Orange mécanique
1971
Film
Royaume-Uni

Orange Mécanique est un film de Stanley Kubrick considéré comme une référence cinématographique. Centré autour du thème de la violence, ce film marque l’intérêt du réalisateur pour ce sujet. En effet, nombreux sont ses films qui mettent ce thème au cœur de ses scénarios. Le réalisateur s’inspire souvent de romans comme pour Shining ou Lolita. Il place ses histoires dans des cadres intimistes ou familiaux et les relie à l’horreur de la nature humaine en créant des personnages forts et complexes.

En ce qui concerne Orange Mécanique, la violence, d’abord physique, devient rapidement et  plus subtilement une violence psychologique. Celle-ci met le spectateur dans une position de voyeur, au point que c’est un film qu’il peut être difficile de regarder jusqu’au bout.

Le sujet semble d’abord être l’ultraviolence mené par le personnage principal et ses acolytes pendant toutes la première partie du film. Celle-ci se caractérise par des scènes longues de violence gratuite, insupportables et sans interruptions, filmées de telle sorte qu’elles provoquent un ressentiment envers les protagonistes voire, à écœurer le spectateur. La violence montrée peut donc s’avérer être déjà une violence psychologique pour celui qui la regarde, conscient mais impuissant.

Cette introduction prend tout son sens lors de la deuxième partie du film, quand le personnage principal est obligé de subir cette violence infligée au spectateur en étant contraint de regarder des vidéos de scènes violentes, en association avec  une musique qui habituellement lui provoque calme, plaisir et sérénité. Une violence envers les autres qui se retourne alors contre lui. Une violence qui devient alors psychologique pour le personnage qui prend également une autre forme pour nous. Si ce film ne pose pas clairement de questions ou de réponses il permet cependant de marquer et de faire réfléchir à notre propre perception de ce qui est violent ou non, qui est violent ou non…

J’ai choisi ce film d’abord parce que pour moi Kubrick gardait une sorte d’obsession pour le thème de la violence. Orange Mécanique reste sans doute l’un des ses film qui développe le plus ce thème à l’état brut. C’est le premier film qui m’a fait l’effet d’écœurement au point que je n’ai d’abord pas pu le regarder entièrement à cause de la sensation insupportable qu’il me procurait. Une réaction qui prend ensuite tout son sens et m’a valu plus d’admiration que de colère pour le réalisateur.

J’ai également choisi ce film car pour moi sa pertinence est dans le fait de traiter justement, la violence psychologique plus encore que la violence physique et d’avoir un film en deux temps. Cela est intéressant d’autant plus que ce n’est pas forcément à ce à quoi l’on pense quand on dit le mot « violence » et pour moi, la véritable violence est celle qui, en effet, touche une personne au-delà du corps.

Par Anélys Pieto – Le Lay
Université Sorbonne N
ouvelle – Paris3, L3, 2017