Ories – Plus putes que toutes putes

Ories
Plus putes que toutes putes
2013
Musique
France

La notion de violence est récurrente dans le domaine du rap. En effet, les hommes parlent de violence, d’armes et considèrent souvent les femmes comme des objets sexuels. Ce genre musical, dominé par les hommes, est très souvent accusé de faire l’apologie de la violence.

« Sale Pute » d’Orelsan par exemple, est une chanson de rap d’une extrême violence qui a énormément fait polémique, notamment auprès des femmes qui accusent le rappeur de misogynie. (C’est la première œuvre à laquelle j’ai pensé lorsque j’ai réfléchi à une œuvre violente, mais j’ai vu que quelqu’un avait déjà travaillé dessus sur le blog.)

Il est plus rare d’entendre du rap féminin, surtout en France, mais de plus en plus de rappeuse s’affirment dans le domaine du rap. C’est le cas du groupe Orties formé par deux sœurs jumelles: Antha et Kincy.

Leur chanson «Plus putes que toutes les putes», utilisée dans le film Grave de Julia Ducornau prône la notion de féminisme (un féminisme à relativiser car, cette chanson est insultante pour l’homme.) Elles évoquent la libération sexuelle de la femme en réduisant le statut de l’homme à celui d’objet sexuel.

Cette chanson fait choc car c’est très peu courant d’entendre des femmes/rappeuses parler ainsi des hommes et du sexe, avec des paroles aussi dures et crues. Pourtant, ça ne choque presque plus personne lorsque les hommes mettent des femmes nues dans leur clip ou les réduisent à des objets. Antha et Kincy, s’affirment en tant que femmes libres, et provoquent les hommes, en montrant la position inverse lorsque les rappeuses parlent comme les rappeurs.

Cette chanson est une grande violence, en voici un extrait :

« T’es plus mon homme
J’vais t’faire du bien tu vas m’adorer
Quand j’te ferai du mal tu vas savourer
Entre nous ça a pas duré
C’est ta faute, t’étais trop laid
Pour la nuit de noces
Je vais te noyer dans ma piscine
J’boufferai tes os
Tu t’étoufferas à la cyprine, chéri
Va faire du sport
Tu feras un joli cadavre
J’pratique le sexe après la mort
Connard j’te préfère dur et froid
T’es moins bavard »

Par Chloé Rey
Université Sorbonne Nouvelle – Paris3, L3, 2017