Esthétique du choc
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Les études de cas

Joan Cornellà – Sans titre

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  • Joan Cornellà – Untitled

Joan Cornellà
Sans titre
2016
Illustration
Espagne

Joan Cornellà est un artiste espagnol qui s’est fait connaitre sur le réseau social Instagram où il poste régulièrement des dessins, souvent sous forme de petites bandes dessinées. Ses œuvres n’ont pas de titre. Son style est très aisément reconnaissable par la palette de couleurs chatoyantes et les traits naïfs qu’il reproduit dans chacune de ses œuvres.

Le trash se dit d’une tendance contemporaine à utiliser une forme de mauvais goût agressif dans le but de provoquer voire, de choquer. Joan Cornellà répond entièrement à ces codes par les thèmes récurrents qu’il privilégie dans son oeuvre et la manière qu’il a de les mettre en scène. Joan Cornellà dresse une véritable satire illustrée du monde Occidental moderne et de ses dérives. Il emprunte graphiquement, les codes du dessin animé (d’ailleurs certaines de ses œuvres sont de courtes vidéos s’apparentant au cartoon) ou du dessin enfantin, pour créer une confusion et un sentiment de malaise face à l’écart du degrés de naïveté du dessin et de ce qui y est montré. Cet écart fait choc et met en avant le fait que les jeunes générations de nos sociétés occidentales sont de plus en plus exposées tôt, à des images inappropriées qui font choc.

Dans la grille de dessin que j’ai sélectionné, Cornellà met en avant le problème du culte de l’image qui passe par l’omniprésence des réseaux sociaux dans nos modes de vie. Ici, un homme à la tête déformée qui ne colle pas aux critères de beauté mis en scène sur son téléphone, souhaite recourir à la chirurgie pour transformer son visage. Ici, le visage du sujet n’est pas transformé par la chirurgie esthétique, mais entièrement remplacé par l’image que renvoie le téléphone portable, le sujet devenant un clone direct d’une réalité fictive.

C’est souvent ironique de voir chez cet artiste, un désir de critique virulente vis à vis des réseaux sociaux alors que l’auteur lui même doit sa renommée à ce type de médias.

Par Anne Longvixay
Université Sorbonne Nouvelle – Paris3, L3, 2017

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