Daikichi Amano – Human nature
Daikichi Amano
Human nature
2012
Photographie
Japon
Le trash se dit d’une tendance contemporaine à utiliser une forme de mauvais goût agressif, dans le but de provoquer voire, de choquer. Daikichi Amano (né en 1973 au Japon) est un de ces artistes qui réalise des œuvres trash. Après une courte carrière dans la mode, il décide de se consacrer à un type de photographie souvent inexploré. Le photographe réactualise l’idée très ancienne que la beauté est liée à la disparition et s’inscrit en droite ligne des poèmes anciens qui font l’éloge des choses fugaces et éphémères. Celui-ci s’est autoproclamé le nouveau Hokusai, artiste emblématique du Ukiyo-e, un genre de peinture se développant à partir du XVI ème siècle. Ce mouvement s’articule autour d’histoires populaires et narratives, mais aussi et surtout, d’estampes japonaises dont les thèmes récurrents sont les jolies femmes et les scènes érotiques.
Daikichi Amano utilise la photographie pour exprimer cet art et prend un malin plaisir à mettre ses modèles dans des situations assez scabreuses en compagnie de créatures marines. Les corps des femmes asiatiques sont envahis et possédés par des pieuvres géantes, respectant la vraie loi du fétiche Octopus : le fétichisme du poulpe. En effet, la pieuvre n’est pas interprétée comme une agression, en atteste la posture de la femme. Celle-ci se confond totalement avec l’animal, dans une orgie monstrueuse, jusqu’à ne former plus qu’un corps hybride animé de mouvements sensuels. Ainsi, le travail de Daikichi Amano est souvent considéré comme de la photographie pornographique.
Bien qu’elles plongent le spectateur dans un malaise parfois proche du dégoût, les images de Daikichi Amano connaissent un succès international. De plus, ce photographe est le créateur de la maison de production Genki qui réalise des films dans lesquels des actrices font l’amour avec des poulpes, des vers de terre et autres créatures…
Par Jade Bou Ferraa
Université Sorbonne Nouvelle – Paris3, L3, 2017