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Les études de cas

Anne Frank – Le journal d’Anne Frank

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Anne Frank
Le journal d’Anne Frank
1942-1944
Littérature
Pays-Bas

« J’aimerais ressembler toujours à cette photo. Alors, j’aurai peut-être la chance d’aller à Hollywood ». Anne Frank. 10 oct. 42.

 

Anne Frank est une jeune fille juive qui fût déportée pendant la Seconde Guerre mondiale, elle mourut de privation dans les camps de concentration nazis à seulement 15 ans. Ce journal est son journal intime, qu’elle tint de 13 à 15 ans. Durant cette période, elle fût contrainte de se cacher, avec sa famille et une autre, dans un petit appartement d’Amsterdam, pour ne pas être attrapée par la Gestapo. Elle y écrit ses peines, ses questionnements, ses espoirs, ses rêves et son quotidien. Ce journal a été retrouvé, et son père, seul survivant des camps, décida de le faire publier dans sa quasi-intégralité.

Ce livre, je l’ai lu quand j’avais 14 ans et en parler aujourd’hui m’émeut encore. Anne, c’est moi. Voilà ce que je me suis dit quand je lisais son journal. Cette jeune fille, qui vécut à une époque qu’on ne peut pas concevoir, parle de ses questionnements, de ses problèmes avec ses parents et de ses amours, comme n’importe quelle autre jeune fille de son âge. Cette identification à Anne m’a fait ressentir avec encore plus de violence son histoire.

Son journal s’arrête brusquement le mardi 1er août 1944. Ce jour-là, elle parle de sa difficulté à s’affirmer auprès de ses proches comme une fille sensible et romanesque, et pas seulement comme le « petit clown de service ». Elle y parle de sa nature légère et blagueuse, de son insolence aussi. Puis brusquement, plus rien. Le 4 août 1944, elle et sa famille sont trouvés et envoyés en camp de concentration. Elle meurt 8 mois plus tard.

Son journal n’est en soit pas violent, les thèmes abordés sont pour la plupart assez communs, mais il y a une violence sous-jacente. Cette violence, on la ressent déjà dans le récit d’Anne quand elle parle du ravissement de sa liberté (elle ne peut plus sortir, lire ce qu’elle désire, faire de bruit…). Mais le plus violent, c’est notre imagination qui le produit. Après le récit d’Anne se dessine un autre récit, celui des camps, celui de l’Histoire, et c’est celui-ci qui a fait naître en moi des images d’une atrocité et d’une violence inouïe.

Par Elena El-Ghaoui-Billen
Université Sorbonne Nouvelle – Paris3, L3, 2017

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