Roméo Castellucci – Parsifal

Roméo Castellucci
Parsifal
2011
Théâtre
Paris

La mise en scène de l’opéra Parsifal de Castellucci, nous questionne sur la notion du trash et de l’outrance présenté sur scène.

En effet, le metteur en scène dévoile les corps et les sentiments de manière originale : l’indétermination du personnage de Parsifal se propage de la musique aux décors, des corps aux lumières, ne délivrant des signes qu’ambivalents et paradoxaux. Cela se traduit notamment par la récurrence des corps (nus ou non) suspendus et se balançant ou encore, par le motif de la forêt qui habite la scène et vient jusqu’à se fondre dans le corps des comédiens.

Castellucci utilise cet opéra comme un espace d’amplification pour provoquer la puissance visuelle et dramaturgique de la pièce. Il dit :

J’ai vu la danse d’un serpent albinos. L’erreur qui devient errance (…) J’ai vu des femmes liées et suspendues en l’air comme des objets de pure contemplation spirituelle. J’ai vu briller le sexe féminin de la mère comme le centre glacé et immobile du drame (…) J’ai vu une ville renversée. Je n’ai vu aucun homme nouveau. Je n’ai vu ni peuple ni communauté, mais une foule anonyme qui avançait…

Et, plus que tout, c’est cette amplification des corps, de la violence des actions, à des sons et la représentation d’une masse anonyme asservie, qui donne ce sentiment d’outrance et bouleverse le spectateur.

 Par Caroline Tardy
Université Sorbonne N
ouvelle – Paris3, L3, 2017