Esthétique du choc
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Les études de cas

Piotr Pavlenski

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  • Piotr Palvenski, Séparation, Moscou, 2013

SÉPARATION, Moscou, 2013

Piotr Pavlenski est un artiste engagé d’origine russe né en 1984 à Saint-Pétersbourg. Par le biais de performances qui font souvent appel à la souffrance du corps, il affirme mettre en lumière les déséquilibres d’une Russie qui tangue entre démocratie et dictature. Extrêmement virulent dans sa critique du pouvoir, Piotr ­Pavlenski a entamé sa carrière de performeur avec l’épisode de la bouche cousue,  l’artiste se coud la bouche pour soutenir les jeunes femmes du groupe Pussy Riot, condamnées pour une « prière punk » interprétée dans la cathédrale du Christ-Sauveur. En mai 2013, il s’est enroulé nu dans un fil barbelé, devant l’Assemblée législative de Saint-Pétersbourg. Le dimanche 19 octobre 2014, il est monté nu sur le mur de l’institut psychiatrique Serbskiï à Moscou et s’est coupé à l’aide d’un couteau le lobe de l’oreille droite, après quoi il est resté assis immobile jusqu’à ce que la police vienne le déloger et le conduise à l’hôpital « non psychiatrique » ; baptisée séparation, la performance visait à protester contre l’utilisation de la psychiatrie à des fins politiques. Le 10 novembre 2013, il s’est cloué la peau des testicules entre les pavés de la place Rouge. Ce jour n’a pas été choisi au hasard. En effet le 10 novembre a lieu en Russie la « journée annuelle de la police.

Cette performance intitulée fixation fit scandale et la vidéo fut relayée sur la toile.

Pavlenski restera 1 heure dans cette position avant d’être conduit à l’hôpital par les forces de l’ordre. L’on peut imaginer qu’il prend conscience des blessures du peuple russe par le martyr de son corps et oblige ainsi le spectateur qui, bien souvent, n’est qu’un passant à éprouver sa souffrance. Le performeur décrira son acte comme : « une métaphore de l’apathie, de l’indifférence et du fatalisme politique de la société russe contemporaine » et conclura cette affaire par cette phrase : « […] il a fallu 6 mois et 500 pages de dossier pour décider finalement que c’était bien de l’art.».

Voir la vidéo

Par Khadija Kouyaté
Sorbonne-nouvelle, 2015

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