Esthétique du choc
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Les études de cas

Carol RAMA

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Masturbazione, Turin, 1944

Artiste turinoise, issue d’une bonne famille industrielle catholique, elle expose dès les années trente ce qu’elle appellera « des corps désirants » et non plus désirables, comme cette femme entrain de se masturber. L’exposition de Carol Rama de 1944-1945 est censurée par le régime fasciste pour obscénité : en effet, il faut représenter l’homme, dans toute sa virilité et son idéalité et non pas la femme devinée (Carol Rama est entrain d’effectuer sa transition d’artiste figurative à abstraite) dans toutes ces teintes de rouges. Certaines toiles de Carol Rama, comme Appassionata et Masturbazione sont confisquées par la police lors d’une exposition à Turin en 1945. Accusée d’être une artiste pornographique. Elle fait voir le désir féminin, le corps féminin qui désire. Il y avait (et il y a toujours) un tabou autour de la sexualité et de la masturbation féminine, on voit ça comme quelque chose de pas tout à fait normal, qu’on doit taire (la masturbation masculine, dans les années 40, commence à devenir un symbole de virilité pour les hommes). Artiste très peu connue, morte au mois de septembre, le Musée d’Art Moderne de Paris lui avait consacré une très belle exposition au printemps 2015. Elle peignait des langues (la seule partie du corps qui ne vieillit jamais), et disait souvent qu’elle était critiquée pour ses excès de liberté.

Par Clotilde Campana
Sorbonne nouvelle

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