Kathryn Stockett – La couleur des sentiments
Kathryn Stockett
La couleur des sentiments
2009
Littérature
États-Unis
Si le texte de Kathryn Stockett ne crée pas directement « le choc », il a été pour moi, au moment de sa lecture, du haut de mes 11 ans, une mise à mal de mon innocence et de ma naïveté. En effet, il m’a fait découvrir l’injustice et la cruauté de notre société qui a encore aujourd’hui du mal à souder les différences.
Stockett raconte l’histoire d’Aibilleen, une domestique noire des années 1960, chargée d’élever les enfants des familles blanches. Elle est aussi la mère d’un fils assassiné lors de manifestations lancées par Martin Luther King. Avec l’aide d’une jeune journaliste, Aibilleen va construire un recueil de témoignages, d’histoires racontées et vécues par les autres bonnes de son entourage afin de démonter ce système hiérarchique entre blancs et noirs. L’auteure nous entraîne ainsi dans une sorte de réalité fictive qui nous apparaît aujourd’hui complètement absurde et immorale : noirs et blancs vivent dans des quartiers distincts, fréquentent des écoles, des bibliothèques, des hôpitaux différents et il convient même d’éviter tout contact physique par crainte « des maladies ». Les relations sont tendues entre domestiques et employeuses : le moindre faux pas conduit au renvoi et parfois même, jusqu’à la violence.
Ce roman créer le choc en sortant le lecteur de sa zone de confort et en le confrontant à l’injustice, à la bêtise humaine et voire même, à l’inhumain en présentant le lourd passé de la discrimination des personnes noires aux États-Unis trouvant encore un écho à notre époque.
Par Lou Fronteau
Université Sorbonne Nouvelle – Paris3, L3, 2017