Jean Genet

LES PARAVENTS, 1961

Pièce en seize tableaux mettant en scène une centaine de personnages. Texte anticolonialiste et antimilitariste où Genet met à mal les codes établis, l’esthétique et la morale bourgeoise… Vive critique de la société de l’époque. Dénonce l’absurdité de la guerre. On traite Genet d’anti-français.

Pièce représentée pour la première fois le 16 avril 1966 dans une mise en scène de Roger Blin au Théâtre de l’Odéon alors dirigé par Jean-Louis Barrault.

Le 30 avril 1966, soit 15 jours après le début des représentations, une manifestation éclate en pleine représentation obligeant les comédiens à interrompre la pièce. Groupe d’extrême droite ? Occident ? Militaires ? Jets de chaises, de rats morts, de fumigènes…. Violence verbale et physique envers les comédiens.

Suite à cet incident, les forces de l’ordre seront présentes chaque soir à l’entrée de la salle afin que la pièce puisse être jouée.

CONTEXTE HISTORIQUE → 4 ans après l’indépendance de l’Algérie. Les plaies de la guerre sont donc encore vives = un vrai traumatisme pour la France.

Ce qu’on remarque →

Scandale « total » dans le sens où le public s’en empare, mais pas seulement. L’Etat aussi sen mêle. André Malraux est Ministre de la Culture en 1966 et prononce un discours le 27 octobre 1966 la même année à l’assemblée nationale devant des élus lui réclamant la suppression de la subvention du théâtre de l’Odéon suite à la création de la pièce.
Retentissement important dans les médias → polémique à travers le pays. Certains défendent la pièce, d’autres la dénoncent/l’attaquent.
Intéressant de remarquer que la pièce a été jouée par la suite dans d’autres pays d’Europe sans encombres → lié à l’histoire française, à un passé commun, à un traumatisme.

Par Justine Hugedé
Sorbonne-nouvelle Paris3, 2015