Esthétique du choc
  • Analyses & définitions
    • Définitions et concepts
    • Textes analytiques
    • Textes de création
    • Choc littéraire
    • Le choc dans tous ses états
    • Bibliographie
  • Études de cas
  • Vers une histoire du choc
    • Ana Mendieta: la violence, le choc, la mort
  • Liens avec le sujet
    • Événement choc
    • Articles de presse / entrevues
    • Parutions
    • Colloques, Congrès
  • Groupe de recherche
    • Présentation
    • Actualités du groupe
    • Membres
  • Contact

Les études de cas

Guillermo Vargas (dit Habacuc)

  • » Précédent
  • Suivant »
  • image
  • dog-2

EXPOSICION N° 1

Exposicion n°1, Août 2007 à Managua (Nicaragua) 

La première exposition du Costaricain, Guillermo Vargas dit Habacuc a eu lieu en Août 2007 dans la galerie Nodice à Managua au Nicaragua. L’«œuvre» éphémère a provoqué un véritable scandale et pour cause, l’«artiste» a notamment exposé un chien errant, affamé, squelettique, récupéré dans la rue, en l’attachant dans un coin de la galerie et en le laissant littéralement mourir de faim et de soif. La mise en scène sordide est allée plus loin encore puisque Guillermo Vargas avait inscrit sur le mur en croquettes alimentaires pour chien «Eres lo que lees» («Tu es ce que tu lis»). De nombreuses photos ont été publiées anonymement sur internet, montrant des spectateurs qui n’ont jamais fait preuve de compassion, verre de champagne à la main et amuses bouches dans l’autre devant ce pauvre animal. Habacuc n’a pas voulu préciser si des soins avaient été apportés au chien, pas plus que les circonstances de sa mort ou de sa fuite… Le mystère autour du chien reste entier.

On peut légitimement se demander quel pouvait bien être le propos dans un acte d’une telle cruauté. Selon lui, il s’agissait de dénoncer l’hypocrisie des gens capables de s’émouvoir pour un chien affamé dans une galerie alors que des milliers d’autres meurent dans les rues, dans l’indifférence générale.

Ou presque. Différentes organisations mondiales de défense et de protection des animaux (Fondation Brigitte Bardot…) ont fortement réagi et une pétition pour retirer Guillermo Vargas de la Biennale d’art contemporain de 2008 en Honduras a été lancée.

La Société Humaine des Etats-Unis a fermement condamné l’utilisation d’animaux vivants dans de telles expositions et la Société Mondiale de Protection des Animaux a rencontré les sponsors de la Biennale en Honduras pour s’assurer qu’aucun animal ne serait maltraité pendant la Biennale.

La directrice de l’exposition, Juanita Bermudes, s’est justifiée en disant que le chien était nourri correctement. L’auteur a rajouté que «de toute façon le chien serait mort dans la rue» puis s’est finalement excusé pour cet acte en reconnaissant que ce n’était pas de l’art.

La pétition internationale a recueilli plus de 4 millions de signatures mais est restée lettre morte. Elle aura au moins, eu le mérite de jeter le discrédit sur l’auteur de cette installation douteuse et scandaleuse.

On peut largement se poser la question des limites de l’art. Pour moi, elles ont été franchies de façon claire et définitive. L’art ne justifie pas tout.

Par Magali Gimenez
Sorbonne Nouvelle – Paris 3, 2015

  • Esthétique du choc © 2018