Esthétique du choc
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Les études de cas

AUSTRALIAN WAR MEMORIAL, CANBERRA

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Choc Moral
(contre croyances, idéologie, obscénité, …)

AUSTRALIAN WAR MEMORIAL, CANBERRA

Le mémorial australien de la guerre qui se situe à Canberra, capitale de l’Australie, regroupe plusieurs sites →

  1. Hall of Memory qui est la chapelle où se trouve la tombe du soldat inconnu
  2. Roll of Honour qui est le mur avec les coquelicots sur lequel sont gravés les noms de tous les Australiens morts pendant des combats
  3. Le célèbre «  musée militaire national » auquel nous allons particulièrement nous intéresser.

Ce mémorial a ouvert ses portes au public en 1941 et il retrace toute l’histoire du pays dans tous les combats armés auquel il a participé. La période qui nous intéressera est celle de la 1ère et 2ème guerre mondiales. C’est elle qui a causé le choc .

CE QUI FAIT CHOC :

  1. LA MISE EN ESPACE DU MUSÉE

On se sent comme dans un jeu vidéo. C’est-à-dire que le dispositif est très (trop) ludique. Le public est placé en immersion dans la guerre par le biais des dioramas (peinture panoramique sur toile présentée dans une salle obscure afin de donner l’illusion, grâce à des jeux de lumière, de la réalité et du mouvement, définition du Larousse)

Très bruyant à cause des simulations des scènes de combats, des films, etc… Beaucoup de lumières aussi. Ambiance très particulière.

Le choc est renforcé par la différence évidente entre le côté très ludique du musée et le ton beaucoup plus solennel et cérémonieux du mémorial. Par exemple, à l’entrée du musée se trouve une barque qui a servi à un débarquement et il est absolument interdit de la toucher. Alors que le musée est présenté comme une « attraction ». Le choc vient du fait que le visiteur n’arrive pas à adhérer à la manière de faire. On ne sait pas comment se positionner. Très gênant de passer du mémorial où c’est très émouvant à ce musée présenté comme un « jeu ».

  1. LE PROPOS (ou plutôt l’absence de propos)

Ce qui fait choc c’est l’absence de réalité. Tout est beaucoup trop surévalué et amplifié. Concernant la première guerre mondiale, les soldats sont présentés comme des héros vaillants qui ont sauvé leur pays. Ils sont glorifiés. Cela se voit dans la manière dont les corps sont représentés : beaux, vaillants, propres, musclés. Pas de sang, ni de blessures. Vision erronée de la guerre où le soldat est omniprésent et présenté comme un héros.

Hall of Memory: deification des soldats.

Concernant la seconde guerre mondiale : pas une ligne sur la Shoah

« Ce n’est pas l’histoire de la Première Guerre mondiale qui y est contée mais l’histoire d’Australiens dans des engagements militaires australiens. » extrait d’un article du réseau international de recherche sur la commémoration des guerres

En conclusion, il y a eu un vrai choc culturel. Le contraste entre une vision européenne et une vision australienne est sensible. Il n’y a pas de recherche de la vérité ; le musée ne cherche pas à raconter l’histoire des conflits ≠ culture européenne. Il ne cherche pas non plus à transmettre la mémoire sur les deux conflits mondiaux. Cela vient sans doute du fait que les australiens n’ont pas eu de conflits sur leur territoire, contrairement à la France don ils n’ont pas vécu les conflits de la même manière. Mon choc a aussi été accentué du fait que les autres visiteurs n’étaient pas choqués.

Par Justine Hugedé
Sorbonne-nouvelle Paris3, 2015

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