Esthétique du choc
  • Analyses & définitions
    • Définitions et concepts
    • Textes analytiques
    • Textes de création
    • Choc littéraire
    • Le choc dans tous ses états
    • Bibliographie
  • Études de cas
  • Vers une histoire du choc
    • Ana Mendieta: la violence, le choc, la mort
  • Liens avec le sujet
    • Événement choc
    • Articles de presse / entrevues
    • Parutions
    • Colloques, Congrès
  • Groupe de recherche
    • Présentation
    • Actualités du groupe
    • Membres
  • Contact

Les études de cas

Alain Guiraudie

  • » Précédent
  • Suivant »
  • Affiche L’inconnu du Lac

L’INCONNU DU LAC ET SON AFFICHE SIGNÉE TOM DE PÉKIN, France, 2013

L’inconnu du lac est sorti en salle le 12 juin 2013 après avoir reçu un prix au festival de Cannes pour sa mise en scène, dans la catégorie un certain regard. Interdit aux moins de seize ans, le film est un drame policier sur fond d’histoire d’amour entre deux hommes. Ce qui fait scandale ici, ce n’est pas l’histoire ou le sujet de la fiction, mais bien sa campagne d’affiches. Signée Tom de Pékin, le visuel met en scène deux hommes qui s’embrassent au premier plan et deux hommes dans une position intime au second plan.  Le style esthétique est enfantin par rapport au sujet abordé.

Les communautés de Saint-Cloud et de Versailles se disent choquées par cet objet de campagne promotionnelle et insistent auprès des Mairies pour faire retirer les affiches des deux villes. Le retrait est accepté. Régine Vial, directrice de la distribution des Films du Losange réagit face à ce retrait, et déclare qu’il n’y a pas d’image provocatrice en soi, mais que c’est plutôt le sujet en lui-même, celui de l’homosexualité, qui fâche. Elle qualifie cet acte de « violent » car il ne s’agit que d’une réaction face aux images puisque le film n’est même pas programmé à Saint-Cloud et à Versailles. Nouvelle réponse de Versailles qui prend comme excuse les enfants ou un certain public qui pourrait être désarmé face à des affiches qui abordent la question de la sexualité en général, dans la rue. D’autres prennent cette campagne comme étant de la provocation suite au passage de la loi pour le mariage pour tous.

Aurélie Filippetti, ministre de la culture, entre dans le débat et parle « d’acte de censure » et prône la liberté artistique. C’est son entrée dans le débat qui fait gonfler la polémique et participe à une promotion non voulue du film.

Face à cette petite crise autour de sa création, Alain Guiraudie se déclare étonné de la réaction face à l’affiche et  dit qu’il s’attendait plutôt à faire du bruit sur la Croisette, alors que celle-ci a finalement très bien accepté son film.

 

Anna Salles
Paris 3, 2015

  • Esthétique du choc © 2018