Esthétique du choc
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Les études de cas

Philip Pullman

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  • À la croisée du monde, philip Pullman

À LA CROISÉE DES MONDES

1/ Les Royaumes du Nord, 2/ La Tour des Anges, 3/ Le Miroir d’Ambre (1995-2002)

Trilogie de l’auteur britannique Philip Pullman, A la croisée des mondes suscite de vives réactions auprès d’organismes religieux. La polémique est relancée en 2007 avec l’adaptation (médiocre) au cinéma du premier tome. La trilogie est qualifiée d’anti-chrétienne, l’organisme américain The Catholic League for Religious and Civil Rights accuse Pullman d’être un hérétique cherchant à inciter les enfants à l’athéisme.

L’intrigue prend place dans un univers parallèle gouverné par le Magisterium, une institution religieuse barbare et cruelle au service de l’Autorité, la figure de dieu. Dieu est ici représenté comme un oppresseur qui cherche à priver l’humanité du savoir, il apparaît dans le dernier tome sous la forme d’un vieillard faible et fini par être détruit. S’opposant à l’Autorité, l’héroïne Lyra a12 ans. Elle peut être vue comme une Eve libératrice qui redonne le savoir aux hommes. Elle est la seule à pouvoir lire l’aliéthiomètre, un outil capable de lire la vérité, le symbole de la connaissance. C’est donc la victoire de la jeunesse détentrice du savoir contre un dieu-vieillard et tyrannique. Pullman multiplie les références à la Genèse et s’inspire de John Milton et William Blake, pourtant ce n’est pas le christianisme que Philip Pullman dénonce mais l’association du pouvoir politique et du pouvoir religieux. Le Magistérium est une allégorie du totalitarisme. Dans l’adaptation filmique, le réalisateur Chris Weitz a cherché à minimiser cet aspect, moins présent dans le premier tome que dans les suivants, afin d’échapper à la polémique.

Par Giandomenico Apolline
Sorbonne nouvelle–Paris 3, 2015

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