« Il peut y avoir de la violence sur le plateau, une violence qui a le pouvoir de choquer. Certes, le public peut parfois ressentir cela trop fortement et agressivement, et le rejeter. Mais ce n’est souvent qu’un malentendu. Car le théâtre, selon moi, est l’unique lieu où la violence est possible, et même d’une certaine manière souhaitable, du moins organisée et mise en scène comme un stratagème révélateur. La scène est le laboratoire de la violence, car elle est un espace où les sens s’investissent dans un rapport de force. Mais cela reste une forme de rapport, donc de distance, entre le spectateur et la scène, ce qui limite l’intervention de la violence au rôle d’une stratégie esthétique. » (p.48)
« La puissance de la beauté, la puissance du laid, sont toujours des puissances muettes. » (p.149)
Jamais de vrai sang dans les spectacles de Castellucci : « S’il y a sur la scène du faux sang, cela veut dire que c’est le mien – moi, spectateur – ; s’il y a le sang de l’acteur, c’est le sang de cet acteur, la vérité de son sang. […] Parce que la vraie violence n’est pas violente. » (p.106)
Dans Orphée et Eurydice, Castellucci confie le rôle d’Eurydice à une soprano et à une femme dans le coma (locked-in syndrome), qui ne peut communiquer que par les yeux. La patiente est filmée en direct dans sa chambre d’hôpital où la musique du spectacle est retransmise. Notamment, il y a des notes biographiques projetées pendant le spectacle sur la vie de la patiente.